mardi 19 février 2019

19.02.2019 - Vendanges à Cape Town

Je profite de l'organisation par l'Association des francophones de Cape Town pour participer à des vendanges.

https://lesjumeauxacapetown.blogspot.com/2016/02/vendanger-cape-town.html

Un passionné, Jean-Vincent Ridon, avec une expérience viticole impressionnante nous accueil dans ses vignes sur les hauteurs de Cape Town. Une expérience unique.


Temps idéal, chaud. Les histoires et anecdotes sont très intéressantes. Histoire de la vigne en Afrique du Sud. Vérité sur la première vigne - Garden, sur le pourquoi du lieu assigné aux hugenots français - trop nombreux, font de l'ombre aux hollandais, etc.





Ce furent mes premières vendanges. Assez simple à faire.








Après l'effort, un petit champagne de la région. Un champagne qui n'est malheureusement plus produit






et pour le repas, surprise, nous allons au restaurant Aubergine. Les participants semblent connaître ce restaurant et il a bonne presse. Un des meilleur à Cape Town. Nous avons le plaisir de l'avoir pour nous uniquement ce midi



Notre hôte vigneron, sera notre sommelier. Nous pouvons goûter sa production et des vins français. Un régal


Entrée

Plat - Autruche

Une bien belle sortie qui donne une de ces impressions de petit bonheur.

Un plaisir qui n'aurait pas été possible en Suisse au vu du coût.

Le rapport de la visite par l'organisatrice:

L'Afrique du Sud, et la zone du Cap en particulier, dispose d'une histoire oenologique et de vignobles très riches. 
J'ai donc eu la chance la semaine passée de pouvoir... vendanger ! 

Et pas n'importe quelle parcelle. 
Le seul vignoble intra muros, en plein milieu de la ville de Cape Town : le Clos d'Oranje, du nom du quartier qui se trouve au pied de la Montagne de la Table et où il est cultivé, Oranjezicht. 

Les premières vignes du Cap ont été plantées dans les Jardins de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales, et les premières vendanges récoltées le 2 février 1659.  Soit sept ans seulement après l'installation des Hollandais au Cap, comptoir géostratégique de ravitaillement entre l'Europe et l'Asie. Médicament naturel pour lutter contre le scorbuts qui fait rage sur les navires, moyen de tromper l'ennui... Tous les moyens sont bons pour exporter le savoir-faire et développer la viticulture dans ce nouveau monde. 

A la fin du 18ème siècle, l'arrivée des Huguenots, ces Français protestants fuyant la révocation de l'Edit de Nantes, donne encore un coup d'accélérateur à ce développement : envoyés s'établir à plusieurs dizaines de kilomètres du Cap, pour éviter de faire trop de concurrence à la ville mère, ils développement ainsi le coin des Français, devenu Franschhoek, réputé pour ces vignobles jusqu'à aujourd'hui. 

Dans les années 1870, le phylloxéra qui a décimé les vignes européennes, arrive au Cap et détruit là aussi les pieds sud africains. La pression démographique étant devenue forte dans la ville, c'est à cette époque que les domaines viticoles "sortent" de la cité, au profit des bâtiments et des habitations qui occupent désormais l'espace citadin. 
C'est en 1963 que les derniers pieds de Bo-Kaap sont arrachées et la vigne disparait totalement du Cap. 

Minuscule lopin de quelques centaines de mètres carrés, le Clos D'Orange est un pari lancé en 2001 par Jean-Vincent Ridon, un vigneron et oenologue français installé depuis longtemps en Afrique du Sud : replacer de la vigne au coeur de la ville, sur un clos urbain qui produirait chaque année environ 500 bouteilles de Syrah, selon des méthodes biodynamiques. 


Pas d'arrosage des pieds de vigne (comme en France), pas de produits chimiques pour lutter contre les maladies infectieuses, mais des remèdes traditionnels (bouillie bordelaise, jus d'ortie et d'aïl, doses minimales de souffre et de cuivre) et l'aide des microorganismes et animaux endémiques (taupes, porc-épics...) qui participent au bon fonctionnement global de la parcelle. 
Curieusement les résultats sont impressionnants. 
Le mildiou se limite à quelques feuilles, et pas de trace du phylloxera. 



Plusieurs signaux annoncent quand la vigne est prête à être récoltée : lorsque les oiseaux commencent leurs razzias en piqué sur les raisins, et lorsque la petite machine sur laquelle on dépose un peu de jus indique que le taux de sucre est suffisamment élevé pour permettre la macération des raisins. 
(Avant la technologie, il s'agissait d'en mâchouiller un et d'examiner ensuite la couleur du jus : plus elle était foncée, mieux c'était.)


Dès lors commence la cueillette à la main des grappes qui produiront le vin : il s'agit de les couper lorsqu'une large majorité des raisins sont le plus foncés possible, et le nombre de petits raisins verts limités. 

Tout est alors placé dans de grandes cagettes qui iront ensuite rejoindre la cave pour la suite des opérations : une petite balade assez lunaire et clairement chauvine au milieu de Cape Town, les french grappes parcourant la ville à bord de la méhari du propriétaire. 

Commence alors l'étape de l'égrappage. 
D'un geste ample et sec, on détache les grains de la tige, les raisins malades, abimés ou verts restant alors accrochés comme par magie à la petite branche. 


Quelques unes des tiges, saines, sont conservées et jetées dans le magma de grains, à la discrétion du vigneron, ce qui rajoutera un peu d'acidité au vin. 


Les raisins sont ensuite placés quelques jours en cuve pour initier la macération. 
Puis des levures naturelles sont additionnées afin d'assurer la fermentation. 
Celle-ci cessera lorsque tout le sucre contenu dans les grappes aura été transformé en alcool. 
Et plus les raisins resterons longtemps ainsi, plus la peau des grains donnera sa couleur au vin, du blanc jusqu'au rouge.

Le foulage à la main ou au pied aura ensuite lieu, avant la clarification : c'est le rajout d'une substance (souvent le blanc d'oeuf avec un peu de sel) qui permet au liquide (qui remonte) et au mou (qui descend) de se séparer. 

Ainsi nettoyé, le vin peut alors être mis à vieillir dans des cuves ou des barriques en bois avant d'être mis en bouteille... Et vendu !



  

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